vendredi 22 juin 2012

L'AME DU CHANT GREGORIEN




A lire cet excellent article sur le chant grégorien
à l’heure où le verset du psaume «Cantate Domine Canticum novum» s’affiche dans l’église et où pendant deux mois résonnera la musique du Festival des Midis aux Minimes


Le chant grégorien, un chant nouveau?
François Fierens
(1ère partie)


Notre revue, (La revue Cánticum Novum a été fondée par la Chorale Saint-Irénée et est publiée par l'Académie belge de Chant grégorien ndlr.) consacrée au rayonnement du chant grégorien, porte le titre de «Cánticum novum», indiquant ainsi qu’à nos yeux, le chant grégorien est un «chant nouveau».

Ceux pour qui le chant grégorien n’est que l’expression d’une tradition ancienne, défendue pour se protéger de la nouveauté, ne verront peut-être dans cette qualification de chant nouveau qu’un paradoxe destiné à donner le change et à attribuer à une très vieille dame les apparences de la jeunesse et de la mode. D’autres estimeront sans doute qu’il s’agit d’une affirmation bien téméraire pour désigner la plus ancienne expression connue de la musique occidentale: comment parler de nouveauté à propos d’un chant séculaire, qui a accompagné la prière de l’Eglise depuis plus de mille ans et qui a donné naissance à toute la musique occidentale? L’affirmation pourrait paraître gratuite, n’être qu’une pétition de principe, ou exprimer une simple provocation.

Il nous a donc paru utile de nous expliquer sur le titre de notre revue et sur les raisons qui nous ont amenés à penser que le chant grégorien était véritablement un chant nouveau. Que voulons-nous dire exactement par là? Dans quelle mesure est-ce vrai? De quelle nouveauté voulons-nous parler? Et comment soutenir celle-ci au regard de la nouveauté de productions musicales contemporaines?

Ces questions, pour anodines qu’elles puissent paraître, touchent cependant aux fondements mêmes de la liturgie, de la prière de l’Eglise et du chant grégorien. Il n’est pas superflu de se demander s’il est justifié de continuer au XXIème siècle à pratiquer un chant qui, selon toutes les apparences, est plus ancien que nouveau. Ou alors, où est donc sa nouveauté pour nous?

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