vendredi 7 juin 2013

CONCERT DU JUIN 2013

Les chorales EQUINOX
 
Quand ils sont entrés, par chahut généralisé, ils se tenaient par la main: une chaîne. Mais pour qu’une chaîne remplisse son rôle, il faut évidemment que tous les maillons tiennent le coup. Ce ne fut pas le cas ; pendant quelques secondes, un maillon chercha la distinction, c’est-à-dire ne plus être un maillon… quelques secondes. Et puis, ils se mirent à chanter. Intimidés – c’était leur première production en public – mais pas atterrés… on entendait quelque chose, mais il y eut encore dans l’église pas mal de bruits divers. « Frère Jacques et cie » prenait son temps pour progressivement s’imposer dans un consensus intérieur. Parce que c’est bien là la merveille de la musique, si elle veut exister, c’est dans l’harmonie, qu’elle produit d’ailleurs. Et une fois de plus, nous avons pu constater, ce dimanche, qu’au fur et à mesure que le temps passait, le groupe devenait de plus en plus cohérent et l’église de plus en plus participante. Tout cela s’est traduit enfin par une salve d’applaudissements qui n’était pas de pure forme mais venait de nos cœurs transformés intérieurement par le message de ces enfants.
 
D’où venaient-ils? Certains d’un pensionnat où le juge les avait placés, d’autres de familles marolliennes. Ils n’avaient jamais chanté, ni seuls, ni ensemble. Mais par la magie de leur professeur, (c’est-à-dire celui qui parle devant) ils ont appris de toutes petites choses, difficiles : soit par exemple de se tenir tranquille pendant trois minutes. Ensuite d’écouter, parce que si on chante l’un à côté de l’autre chacun sa chanson, ce n’est pas une chorale, c’est une cacophonie. Ecouter l’autre qui chante de façon  à pouvoir chanter soi-même…. Grande leçon. Ensuite, il s’agit de regarder car on chante ensemble pour « augmenter » d’autres qui sont là devant nous. Mais ils ne veulent pas rester longtemps extérieurs à nous. Par les yeux, nous nous rendons compte qu’ils nous écoutent et nous voyons qu’ils comprennent.
 
C’est ainsi que petit à petit en quelques minutes, la magie de la musique a de nouveau exercé son pouvoir. Et il reste à remercier tous ceux qui ont permis ce moment merveilleux: je ne pourrais pas les citer tous mais disons que l’initiative vient de Madame Pires, la pianiste, qui est très attentive aux enfants en difficulté, aux enfants qui n’ont rien. Elle a entrainé toute une série de gens et il nous faut leur rendre cet hommage : ils sont arrivés à leur fin.
 
Jacques Van der Biest
Curé

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