A lire cet excellent article sur le
chant grégorien
à l’heure où le verset du psaume «Cantate Domine Canticum novum» s’affiche
dans l’église et où pendant deux mois résonnera la musique du Festival des Midis
aux Minimes
Le chant grégorien,
un chant nouveau?
François Fierens
(1ère partie)
Notre revue, (La revue Cánticum Novum a été
fondée par la Chorale Saint-Irénée et est publiée par l'Académie belge de Chant
grégorien ndlr.) consacrée au rayonnement du chant grégorien, porte le
titre de «Cánticum novum», indiquant
ainsi qu’à nos yeux, le chant grégorien est un «chant nouveau».
Ceux pour qui le
chant grégorien n’est que l’expression d’une tradition ancienne, défendue pour
se protéger de la nouveauté, ne verront peut-être dans cette qualification de
chant nouveau qu’un paradoxe destiné à donner le change et à attribuer à une
très vieille dame les apparences de la jeunesse et de la mode. D’autres estimeront
sans doute qu’il s’agit d’une affirmation bien téméraire pour désigner la plus
ancienne expression connue de la musique occidentale: comment parler de
nouveauté à propos d’un chant séculaire, qui a accompagné la prière de l’Eglise
depuis plus de mille ans et qui a donné naissance à toute la musique
occidentale? L’affirmation pourrait paraître gratuite, n’être qu’une pétition
de principe, ou exprimer une simple provocation.
Il nous a donc
paru utile de nous expliquer sur le titre de notre revue et sur les raisons qui
nous ont amenés à penser que le chant grégorien était véritablement un chant
nouveau. Que voulons-nous dire exactement par là? Dans quelle mesure
est-ce vrai? De quelle nouveauté voulons-nous parler? Et comment soutenir
celle-ci au regard de la nouveauté de productions musicales contemporaines?
Ces questions,
pour anodines qu’elles puissent paraître, touchent cependant aux fondements mêmes
de la liturgie, de la prière de l’Eglise et du chant grégorien. Il n’est pas
superflu de se demander s’il est justifié de continuer au XXIème
siècle à pratiquer un chant qui, selon toutes les apparences, est plus ancien
que nouveau. Ou alors, où est donc sa nouveauté pour nous?
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