A lire la fin de cet excellent article sur le
chant grégorien
à l’heure où le verset du psaume «Cantate Domine Canticum novum»
s’affiche dans l’église et où pendant deux mois résonnera la musique du
Festival des Midis aux Minimes
Le
chant grégorien, un chant nouveau?
François Fierens
(Fin)
Le chant nouveau
que le Seigneur a mis dans notre bouche,
quel est-il? C’est le psaume 33 (v. 2) qui nous en donne la clef: «Benedicam Dóminum in omni tempore: semper
laus eius in ore meo», «Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange
sera toujours dans ma bouche». Le chant nouveau est un chant de louange. Nous
le chantons parce que le Seigneur a fait
pour nous des merveilles (psaume 97, op. cit.). Le chant de louange est celui qui permet à toute nouveauté d’advenir
en nous et qui renouvelle notre âme. Faites-en l’expérience: de grand matin,
chantez dans la solitude bénie d’une chapelle de campagne les laudes du jour.
Peu à peu, vous vous sentirez habités d’une grande force et d’une grande paix.
Vous vous sentirez neufs comme aux premiers jours de la jeunesse.
Le chant
grégorien ne peut donc être seulement une savante reconstitution du passé,
obtenue grâce à l’étude des manuscrits anciens. Il est aussi et surtout un
chant vivant pour notre temps, et c’est à ce titre que sa pratique intéresse
l’Eglise d’aujourd’hui. Il est éternellement jeune parce que la Parole qu’il
exprime est toujours nouvelle pour celui à qui elle s’adresse. Comme le disait
l’abbé Jean-Pierre Delville dans son homélie lors de la clôture de l’année
académique de l’Académie de Chant grégorien à Liége ([1]), «Chaque alléluia différent, chaque alléluia est un arrêt sur image qui
nous fait voir d’une manière toujours nouvelle cette réalité mystérieuse qu’il
énonce».
***
Sur la
nouveauté du chant grégorien, je voudrais ajouter encore ceci. Cette nouveauté
est supportée par un répertoire musical d’une immense variété. De dimanche en
dimanche, les cinq chants du propre de la messe sont différents. Chacun d’eux
apporte, tout au long de l’année liturgique, un aspect différent de la Parole
de Dieu, évitant toute monotonie. Chaque semaine, les chantres doivent
travailler la lecture de textes nouveaux et les interpréter à la lumière
d’outils mélodiques et rythmiques toujours différents. C’est toujours à recommencer.
Aucune rengaine n’est possible quand il s’agit de chanter le texte même de la
Bible. Celui-ci vous traverse chaque fois comme une épée de feu.
La
revue Cánticum Novum a été fondée par la Chorale Saint-Irénée et est publiée
par l'Académie belge de Chant grégorien (abonnement: M. Jacques Zeegers, 517
chaussée Romaine, 1020 Bruxelles;) http://www.gregorien.com/
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