La crèche : lieu de guérison
D’année en année les Noëls se suivent mais ne se ressemblent pas. Parfois le ciel au-dessus de nous est bleu azur et le soleil d’hiver éclatant. Parfois il n’y a que nuages et brouillard. La crise. Et nous la vivons en ces jours: crise financière, économique, politique et sans doute aussi, morale. Où chercher remède et guérison pour nos maux en ces temps difficiles ?
Allons à la crèche. Et regardons les personnages qui s’y trouvent. Nous y trouverons peut-être le secret de notre guérison. Peut-être possèdent-ils l’antidote pour le poison qui nous rend malades.
Regardons d’abord l’Enfant Dieu. Dans la crèche, Dieu montre sa puissance et sa grandeur: il se fait tout petit, un enfant sur la paille. Oui il faut être très grand pour pouvoir se faire si petit. Et nous ? Nous pensons exactement le contraire: être grand et puissant pour nous, il faut qu’on le soit non pas nécessairement dans son être mais dans le paraître. Il s’agit d’être le plus en vue, le plus médiatisé. Mais la grandeur véritable n’a pas besoin de décor. Seule une grandeur qui sait se faire toute petite est durable. Mettons-nous donc, qui ou quoi que nous soyons, à l’école de Jean Baptiste qui disait: «Lui doit grandir; moi je dois diminuer». Et nous serons heureux. Pour guérir de nos maux, ayons un cœur simple et humble. « Estimez les autres toujours plus grands que vous-mêmes », dit Saint-Paul. Si chacun de nous –du plus humble citoyen à tous ceux qui sont en autorité- mettait cela en pratique, le monde, notre pays, les couples et les familles seraient bien différents. Précieuse thérapie qui pourrait nous guérir en ce temps de crise que celle d’avoir le cœur humble et simple et d’estimer les autres plus grands que nous-mêmes.
Regardons Joseph. Il est passé par la tempête du doute, tout comme beaucoup d’entre nous. Son problème, c’est le nôtre : l’éternelle question «Comment cela se fera-t-il, puisque… ?» C’est notre maladie : celle du scepticisme et du doute, qui aux heures d’angoisse, tombe sur nous et nous paralyse. Joseph a connu ce tourment : il a même été éprouvé dans ce qu’il portait de plus sacré en son cœur: son amour envers Marie. Il a vécu ce combat que nous connaissons nous aussi en ces temps de crise : contre le doute, le scepticisme et le découragement. Et nous de répéter toujours ‘rien ne changera jamais sur cette planète! Qu’est-ce que tu t’imagines: le monde est ce qu’il est, les hommes aussi, rien de neuf sous le soleil’. Oui, voici le mal de l’homme contemporain : il est un homme du doute. Joseph possède le médicament : non pas de refouler le doute, mais de le surmonter dans la foi.
Et Marie? Elle est là. Elle regarde. Elle regarde son Enfant dans la crèche. Un enfant comme les autres. Il n’a rien de particulier. Et pourtant, l’ange ne lui avait-il pas dit qu’il était le ‘Fils de Dieu’ ? Oui, Marie en voyant ce bébé aurait pu dire : ‘le Fils de Dieu, est-ce que ce n’est que ça ?’ Pour saisir cela, Marie a dû regarder – non pas avec le regard des yeux, mais avec le regard du cœur. Car on ne voit bien qu’avec le cœur. Et on voit d’autant mieux qu’il s’agit d’un regard pur, un regard qui accueille, un regard qui n’a rien de possessif. Et voilà notre problème, notre maladie : nous regardons si souvent pour convoiter, pour posséder, en nous demandant ‘qu’est-ce que cela me rapportera ?’ Notre regard est si souvent un regard narcissique. Oui, Marie possède un secret de la guérison: celui du regard oblatif et pur, qui ne veut rien pour soi. Et surtout un regard qui accepte avec joie que l’autre est autre et qu’il ne correspond pas à ce que moi je voudrais qu’il soit – à ce que je m’étais imaginé. Dieu peut être si différent. Il est un Dieu de surprises. Il ne se dévoile qu’à ceux qui ont un cœur de pauvre. Un cœur qui dit ‘oui’. «Oui» même à l’impossible. Ce ‘oui’ donne de la joie. Le ‘non’ rend triste. Nous serions beaucoup plus heureux si nous disions plus souvent : ‘oui’. Voilà peut-être, la source de notre mal. Nous disons beaucoup trop peu ‘oui’ et trop souvent ‘non’.
Oui, un regard de pauvre, comme le regard des bergers. Dieu se donne à voir à ceux qui ne possèdent rien ou très peu, ceux qui doivent attendre tout d’autrui. Dieu se donne à voir à ceux et celles qui cessent de se regarder toujours eux-mêmes: les gens du miroir. Les bergers n’ont aucune raison de se regarder eux-mêmes: puisqu’il n’y a rien à voir. Puis ils doivent regarder leurs troupeaux, le ciel et le temps qu’il fera, le soleil, la lune et les étoiles. Ils sont trop pauvres pour se regarder eux-mêmes. Rien d’étonnant alors, qu’ils soient les premiers à chercher à voir l’Enfant Dieu. Autre maladie, en effet, de notre époque : Celle de sans cesse nous regarder nous-mêmes. De la sorte, nous ne verrons jamais Dieu. Ni les autres, non plus, d’ailleurs. Nous sommes trop remplis de nous-mêmes. Et nous ne sommes pas pauvres, ni de corps, ni de cœur. Soyons sincères. Même s’il est vrai qu’il y a parmi nous de vraies pauvretés - cachées ou visibles - la grande majorité d’entre nous sommes riches. En ce temps de Noël et à une époque où de plus en plus de gens tombent en dessous du seuil de pauvreté, gardons de la mesure dans nos fêtes et nos dépenses et ne gaspillons pas. Tout ce qui dort dans nos armoires ou se trouve sur nos tables et dont nous n’avons pas besoin, ne nous appartient pas. Cela appartient aux pauvres’, disait déjà saint Ambroise. Il faut le leur restituer. Soyons généreux et ne limitons pas notre générosité au seul temps de Noël. Les bergers portent en leur besace un médicament qui guérit : donner. Donner ce que l’on a: l’humble don de la laine et le lait de leur brebis. C’est tout ce qu’ils ont. Donnez, c’est une thérapie efficace.
Il y a aussi les mages. Ce sont des sages, des hommes de science : ils savent le cours des étoiles et la révolution des planètes. Ils connaissent les lois de la nature et ils ne manquent pas de sens critique. Comme nous. Mais ils sont différents. Dès que les mages voient dans le ciel une chose qui ne cadre pas avec leur science – un élément mystérieux qui les déroute - ils ne s’en débarrassent pas comme nous en concluant sans plus : ‘Cela n’est pas possible’. Non ils disent : ‘ça doit être possible, puisqu’elle est là cette étoile que nous ne connaissions pas et qui nous déroute. C’est possible. Mais c’est inexplicable’. Et nous : ne dirons-nous pas sans plus : «Non, c’est impossible » ? Mais rien n’est impossible à Dieu. Notre maladie, c’est sans doute aussi de ne plus oser croire à ce qui ne cadre pas avec notre vision. Nous sommes incapables de vivre avec des surprises. Les mages ont le secret de notre guérison. Ils disent : ‘il y a beaucoup plus de choses dans l’univers qui ne peuvent entrer dans votre petite tête.’ Croire à l’impossible, - il peut venir de Dieu - cela peut être profondément thérapeutique.
Et l’âne et le bœuf , me direz-vous ? Quel est leur secret ? Le voici : ils restent âne et bœuf : ils ne font rien de plus ni d’autre, que d’être là, de rester eux-mêmes ! Ils sont simplement âne et bœuf de service dans la crèche ; c’est déjà beaucoup. C’est même tout. Restons nous-mêmes, restons tel que Dieu nous a créés. Nous reconnaîtrons Dieu du premier coup. Nous sommes d’ailleurs de sa famille, comme le dit l’Ecriture.
Enfin il y a Dieu. Il reste invisible dans la crèche. Mais Il est là. Il n’y avait pas de place pour lui dans l’auberge. Mais bien dans l’étable de Bethléem. Un pauvre lieu d’accueil . Noël 2008, c’est aussi trouver des lieux d’accueil pour tant d’hommes et de femmes et d’enfants qui nous arrivent. D’abord leur trouver un lieu d’accueil dans notre cœur. Les accueillir dans notre âme. Car comme il peut être dur de vivre avec ceux et celles qui sont si différents de culture, langue, race et religion. Et l’altérité fait peur. Mais il faut aussi leur trouver un accueil matériel : pour les mamans seules avec leurs enfants et souvent abandonnées, pour les sans-papiers, pour les SDF et pour tant d’autres. Elle est grande pour nous la tentation de nous réfugier dans l’intimité et la chaleur du foyer, en ce temps de ‘cocooning’ hivernal qu’est le temps de Noël.
Frères et sœurs, ouvrons nos cœurs et nos maisons pour l’autre. C’est d’ailleurs profondément thérapeutique et enrichissant. En ce sens, je ne puis pas ne pas rendre hommage à ces milliers de familles à Bruxelles et dans les lointains alentours, qui généreusement en ce temps de fêtes familiales, ont ouvert leur foyer, pour accueillir les plus de trente mille jeunes qui viennent chez nous à Bruxelles du 29 décembre au 2 janvier, pour le ‘Pèlerinage de la confiance’ de Taizé. Cet immense élan d’hospitalité des dernières semaines est une vraie parabole vivante de ce qu’est l’esprit de la crèche de Noël. Pendant le temps de l’Avent le prophète Isaïe a chanté:‘Ah Seigneur, si tu déchirais tes cieux pour descendre sur la terre’. Et voilà : les portes de plusieurs milliers de maisons se sont ouvertes et l’enfant de la crèche va entrer dans ces foyers, trente mille fois. Oui, Jésus va entrer. Car chaque jeune hébergé, c’est Jésus, accueilli et mis au chaud dans ce froid d’hiver. Oui vraiment, il n’y a pas que des maladies chez nous par les temps qui courent.
+ Godfried Cardinal DANNEELS,
Archevêque de Malines-Bruxelles.
D’année en année les Noëls se suivent mais ne se ressemblent pas. Parfois le ciel au-dessus de nous est bleu azur et le soleil d’hiver éclatant. Parfois il n’y a que nuages et brouillard. La crise. Et nous la vivons en ces jours: crise financière, économique, politique et sans doute aussi, morale. Où chercher remède et guérison pour nos maux en ces temps difficiles ?
Allons à la crèche. Et regardons les personnages qui s’y trouvent. Nous y trouverons peut-être le secret de notre guérison. Peut-être possèdent-ils l’antidote pour le poison qui nous rend malades.
Regardons d’abord l’Enfant Dieu. Dans la crèche, Dieu montre sa puissance et sa grandeur: il se fait tout petit, un enfant sur la paille. Oui il faut être très grand pour pouvoir se faire si petit. Et nous ? Nous pensons exactement le contraire: être grand et puissant pour nous, il faut qu’on le soit non pas nécessairement dans son être mais dans le paraître. Il s’agit d’être le plus en vue, le plus médiatisé. Mais la grandeur véritable n’a pas besoin de décor. Seule une grandeur qui sait se faire toute petite est durable. Mettons-nous donc, qui ou quoi que nous soyons, à l’école de Jean Baptiste qui disait: «Lui doit grandir; moi je dois diminuer». Et nous serons heureux. Pour guérir de nos maux, ayons un cœur simple et humble. « Estimez les autres toujours plus grands que vous-mêmes », dit Saint-Paul. Si chacun de nous –du plus humble citoyen à tous ceux qui sont en autorité- mettait cela en pratique, le monde, notre pays, les couples et les familles seraient bien différents. Précieuse thérapie qui pourrait nous guérir en ce temps de crise que celle d’avoir le cœur humble et simple et d’estimer les autres plus grands que nous-mêmes.
Regardons Joseph. Il est passé par la tempête du doute, tout comme beaucoup d’entre nous. Son problème, c’est le nôtre : l’éternelle question «Comment cela se fera-t-il, puisque… ?» C’est notre maladie : celle du scepticisme et du doute, qui aux heures d’angoisse, tombe sur nous et nous paralyse. Joseph a connu ce tourment : il a même été éprouvé dans ce qu’il portait de plus sacré en son cœur: son amour envers Marie. Il a vécu ce combat que nous connaissons nous aussi en ces temps de crise : contre le doute, le scepticisme et le découragement. Et nous de répéter toujours ‘rien ne changera jamais sur cette planète! Qu’est-ce que tu t’imagines: le monde est ce qu’il est, les hommes aussi, rien de neuf sous le soleil’. Oui, voici le mal de l’homme contemporain : il est un homme du doute. Joseph possède le médicament : non pas de refouler le doute, mais de le surmonter dans la foi.
Et Marie? Elle est là. Elle regarde. Elle regarde son Enfant dans la crèche. Un enfant comme les autres. Il n’a rien de particulier. Et pourtant, l’ange ne lui avait-il pas dit qu’il était le ‘Fils de Dieu’ ? Oui, Marie en voyant ce bébé aurait pu dire : ‘le Fils de Dieu, est-ce que ce n’est que ça ?’ Pour saisir cela, Marie a dû regarder – non pas avec le regard des yeux, mais avec le regard du cœur. Car on ne voit bien qu’avec le cœur. Et on voit d’autant mieux qu’il s’agit d’un regard pur, un regard qui accueille, un regard qui n’a rien de possessif. Et voilà notre problème, notre maladie : nous regardons si souvent pour convoiter, pour posséder, en nous demandant ‘qu’est-ce que cela me rapportera ?’ Notre regard est si souvent un regard narcissique. Oui, Marie possède un secret de la guérison: celui du regard oblatif et pur, qui ne veut rien pour soi. Et surtout un regard qui accepte avec joie que l’autre est autre et qu’il ne correspond pas à ce que moi je voudrais qu’il soit – à ce que je m’étais imaginé. Dieu peut être si différent. Il est un Dieu de surprises. Il ne se dévoile qu’à ceux qui ont un cœur de pauvre. Un cœur qui dit ‘oui’. «Oui» même à l’impossible. Ce ‘oui’ donne de la joie. Le ‘non’ rend triste. Nous serions beaucoup plus heureux si nous disions plus souvent : ‘oui’. Voilà peut-être, la source de notre mal. Nous disons beaucoup trop peu ‘oui’ et trop souvent ‘non’.
Oui, un regard de pauvre, comme le regard des bergers. Dieu se donne à voir à ceux qui ne possèdent rien ou très peu, ceux qui doivent attendre tout d’autrui. Dieu se donne à voir à ceux et celles qui cessent de se regarder toujours eux-mêmes: les gens du miroir. Les bergers n’ont aucune raison de se regarder eux-mêmes: puisqu’il n’y a rien à voir. Puis ils doivent regarder leurs troupeaux, le ciel et le temps qu’il fera, le soleil, la lune et les étoiles. Ils sont trop pauvres pour se regarder eux-mêmes. Rien d’étonnant alors, qu’ils soient les premiers à chercher à voir l’Enfant Dieu. Autre maladie, en effet, de notre époque : Celle de sans cesse nous regarder nous-mêmes. De la sorte, nous ne verrons jamais Dieu. Ni les autres, non plus, d’ailleurs. Nous sommes trop remplis de nous-mêmes. Et nous ne sommes pas pauvres, ni de corps, ni de cœur. Soyons sincères. Même s’il est vrai qu’il y a parmi nous de vraies pauvretés - cachées ou visibles - la grande majorité d’entre nous sommes riches. En ce temps de Noël et à une époque où de plus en plus de gens tombent en dessous du seuil de pauvreté, gardons de la mesure dans nos fêtes et nos dépenses et ne gaspillons pas. Tout ce qui dort dans nos armoires ou se trouve sur nos tables et dont nous n’avons pas besoin, ne nous appartient pas. Cela appartient aux pauvres’, disait déjà saint Ambroise. Il faut le leur restituer. Soyons généreux et ne limitons pas notre générosité au seul temps de Noël. Les bergers portent en leur besace un médicament qui guérit : donner. Donner ce que l’on a: l’humble don de la laine et le lait de leur brebis. C’est tout ce qu’ils ont. Donnez, c’est une thérapie efficace.
Il y a aussi les mages. Ce sont des sages, des hommes de science : ils savent le cours des étoiles et la révolution des planètes. Ils connaissent les lois de la nature et ils ne manquent pas de sens critique. Comme nous. Mais ils sont différents. Dès que les mages voient dans le ciel une chose qui ne cadre pas avec leur science – un élément mystérieux qui les déroute - ils ne s’en débarrassent pas comme nous en concluant sans plus : ‘Cela n’est pas possible’. Non ils disent : ‘ça doit être possible, puisqu’elle est là cette étoile que nous ne connaissions pas et qui nous déroute. C’est possible. Mais c’est inexplicable’. Et nous : ne dirons-nous pas sans plus : «Non, c’est impossible » ? Mais rien n’est impossible à Dieu. Notre maladie, c’est sans doute aussi de ne plus oser croire à ce qui ne cadre pas avec notre vision. Nous sommes incapables de vivre avec des surprises. Les mages ont le secret de notre guérison. Ils disent : ‘il y a beaucoup plus de choses dans l’univers qui ne peuvent entrer dans votre petite tête.’ Croire à l’impossible, - il peut venir de Dieu - cela peut être profondément thérapeutique.
Et l’âne et le bœuf , me direz-vous ? Quel est leur secret ? Le voici : ils restent âne et bœuf : ils ne font rien de plus ni d’autre, que d’être là, de rester eux-mêmes ! Ils sont simplement âne et bœuf de service dans la crèche ; c’est déjà beaucoup. C’est même tout. Restons nous-mêmes, restons tel que Dieu nous a créés. Nous reconnaîtrons Dieu du premier coup. Nous sommes d’ailleurs de sa famille, comme le dit l’Ecriture.
Enfin il y a Dieu. Il reste invisible dans la crèche. Mais Il est là. Il n’y avait pas de place pour lui dans l’auberge. Mais bien dans l’étable de Bethléem. Un pauvre lieu d’accueil . Noël 2008, c’est aussi trouver des lieux d’accueil pour tant d’hommes et de femmes et d’enfants qui nous arrivent. D’abord leur trouver un lieu d’accueil dans notre cœur. Les accueillir dans notre âme. Car comme il peut être dur de vivre avec ceux et celles qui sont si différents de culture, langue, race et religion. Et l’altérité fait peur. Mais il faut aussi leur trouver un accueil matériel : pour les mamans seules avec leurs enfants et souvent abandonnées, pour les sans-papiers, pour les SDF et pour tant d’autres. Elle est grande pour nous la tentation de nous réfugier dans l’intimité et la chaleur du foyer, en ce temps de ‘cocooning’ hivernal qu’est le temps de Noël.
Frères et sœurs, ouvrons nos cœurs et nos maisons pour l’autre. C’est d’ailleurs profondément thérapeutique et enrichissant. En ce sens, je ne puis pas ne pas rendre hommage à ces milliers de familles à Bruxelles et dans les lointains alentours, qui généreusement en ce temps de fêtes familiales, ont ouvert leur foyer, pour accueillir les plus de trente mille jeunes qui viennent chez nous à Bruxelles du 29 décembre au 2 janvier, pour le ‘Pèlerinage de la confiance’ de Taizé. Cet immense élan d’hospitalité des dernières semaines est une vraie parabole vivante de ce qu’est l’esprit de la crèche de Noël. Pendant le temps de l’Avent le prophète Isaïe a chanté:‘Ah Seigneur, si tu déchirais tes cieux pour descendre sur la terre’. Et voilà : les portes de plusieurs milliers de maisons se sont ouvertes et l’enfant de la crèche va entrer dans ces foyers, trente mille fois. Oui, Jésus va entrer. Car chaque jeune hébergé, c’est Jésus, accueilli et mis au chaud dans ce froid d’hiver. Oui vraiment, il n’y a pas que des maladies chez nous par les temps qui courent.
+ Godfried Cardinal DANNEELS,
Archevêque de Malines-Bruxelles.
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